L’automne a livré son verdict et ses actualités marquantes dans le paysage de la vape. On commencera cette revue de presse en évoquant le sondage BVA mené par SOVAPE pour mesurer l’état d’esprit des Français sur le sujet de la e-cigarette. On continue avec un mot sur les puffs et le niveau de nicotine hallucinant qu’elles contiennent parfois (souvent). Enfin, on terminera par un petit retour sur le dernier VapExpo qui s’est déroulé aux portes de Paris fin octobre.
Depuis 4 ans que l’association SOVAPE mène ce sondage sur la perception des risques entre fumer et vapoter, les résultats ne font que se renforcer année après année : les Français accordent peu de confiance à la cigarette électronique.
Les résultats du sondage version 2022 ne vont pas en s’améliorant, malgré les tentatives de pédagogie des producteurs ou revendeurs. À la question : “Que pensez-vous du vapotage par rapport aux cigarettes pour les risques sur la santé ?“, les réponses sont sans équivoque.
Contrairement à ce que 80% des Français croient, la nicotine n'est pas un produit cancérigène. Elle est fortement addictive en revanche et c'est bien la raison pour laquelle il faut s'en sevrer.
En effet, 8 Français sur 10 ne savent toujours pas que la vape est moins dangereuse que la fumée. 6 sur 10 pensent même que vapoter n’est pas moins dangereux que de fumer. Le matraquage médiatique anti-vape mené depuis plusieurs années semble parfaitement réussi.
Bon, quand on lit que 8 Français sur 10 pensent encore que la nicotine est cancérigène, on se dit alors qu’il y a un vrai problème de diffusion de l’information, car non, la nicotine ne donne pas le cancer.
Le tabac oui (20% des cancers en France) parce qu’il tue 75 000 personnes par an.
Et la vape ? Disons qu’en plus de 10 ans de présence, on commence à avoir un certain recul sur les conséquences “à moyen terme”. Et visiblement, les vapoteurs qui ont arrêté de fumer ne s’en plaignent pas ou n’en souffrent pas.
Si ce sondage dans son ensemble vous intéresse, il est disponible ici.
Nous en avons parlé en long, en large et même en travers. La position d’E-Fumeur concernant les puffs, vous la connaissez déjà : on n’aime pas.
En lisantl’article de FranceInfo : Avec la puff, les industriels font des collégiens “la prochaine génération de fumeurs“, on savait un peu dans quoi on s’embarquait. Mais en lisant le témoignage du Docteur Loïc Josserand, nous sommes obligés de réagir.
"On peut parler de génération sans tabac en 2030, mais si on a déjà une génération de tabac accro à ces nouveaux produits dès 12-13 ans, il ne faut pas imaginer qu’on sorte du tabac en 2030. Les industriels ont déjà gagné. C’est terminé. " Docteur Loïc Josserand
Voilà, on y est. Les “industriels” qui vont “transformer les collégiens en fumeurs” ne sont pas les lobbys du tabac. Non, ce sont les producteurs de la vape, du moins ceux qui se sont lancés à corps perdus dans les “puffs”, qui sont bien visés aujourd’hui par cette attaque frontale.
Les médias vont pouvoir s’en donner à cœur joie, sans scandaliser les premiers responsables. L’industrie de la vape fait désormais partie du business des puffs, donc la vape va bientôt (de nouveau) être assimilée au tabac. Les as du business ont sans aucun doute amélioré leur chiffre d’affaires, mais la vape a perdu 10 ans de lutte pour gagner sa propre crédibilité. Un véritable exploit non ?
Le Docteur Loïc Josserand évoque des “taux de nicotine à 1,9% maximum”. Alors 1,9 % c’est vraiment ridicule sur 100 % non ?
Non, en fait, pas du tout. Quand vous voyez un pourcentage de nicotine, vous pouvez le multiplier par 10 pour obtenir le “taux de nicotine en mg/mL”, tel qu’il existe sur les flacons de e-liquide.
Quand vous voyez 1,9 %, en fait, comprenez plutôt 19 mg/mL ! Alors, est-ce un pourcentage si mince ? Pas du tout, bien au contraire, c’est haut, très haut même. C’est même, à 1 mg/mL près, le seuil maximum autorisé en Europe (20 mg/mL)…
C’est aussi ce taux maximum que l’on trouve dans un booster de nicotine à titre de comparaison…
Ce taux, destiné uniquement aux fumeurs les plus addicts, pose un gros problème. Effectivement, il risque de rendre addict des collégiens… plus fortement que le ferait la cigarette qui, elle, contient “seulement” entre 1,1 et 1,6 % de nicotine (si on compte ainsi)… Et dire qu’on a déjà vu passer sous nos yeux des puffs à 5%, complètement illégales, mais vendus à la sauvette en ligne ou dans la grande distribution…
