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Alors que la cigarette électronique a d’abord été perçue comme une innovation de niche réservée à quelques curieux, elle s’est imposée au fil des années comme un outil de sevrage incontournable. Mais en 2025, le marché de la vape ne ressemble plus du tout à celui de ses débuts.
Entre succès fulgurant, récupération par les industriels du tabac et nouvelles dérives commerciales, l’écosystème de la vape connaît une mutation profonde. Décryptage.
La vape, telle qu’on la connaît aujourd’hui, n’était au départ qu’une expérimentation. Portée par d’anciens fumeurs convaincus d’avoir trouvé une alternative moins nocive au tabac, la cigarette électronique s’est développée sans cadre réglementaire, dans un esprit communautaire et militant. Rapidement, les initiatives artisanales se multiplient : création de boutiques spécialisées, production de e-liquides maison, importation de matériel plus performant.
Les fabricants chinois jouent un rôle crucial dans cette montée en puissance. À l’écoute des utilisateurs, ils développent des produits plus fiables, plus accessibles, qui démocratisent l’usage de la vape. En parallèle, des marques françaises de e-liquides voient le jour et participent à la structuration du marché.
Mais ce développement fulgurant n’a pas fait que des heureux. Deux grands acteurs voient d’un mauvais œil cette alternative au tabac :
Aujourd’hui, ils représenteraient déjà 20 % du marché de la vape, un chiffre en constante progression.
À cette opposition classique s’ajoute une troisième catégorie d’intervenants, plus récents et souvent opportunistes. Surfant sur le succès de la vape, certains lancent des produits sans vision de santé publique : puffs jetables, smart vapes, e-cigarettes avec écrans de jeux ou effets marketing douteux. Ces objets visent souvent un public jeune et peu informé, au mépris des principes fondateurs de la vape comme outil de réduction des risques.
Cette prolifération de produits gadgets contribue à brouiller l’image de la vape, à la banaliser voire à l’assimiler à un effet de mode. Elle alimente aussi les arguments des détracteurs et facilite la mise en place de politiques restrictives.
En France, l’année 2024 a été marquée par deux événements majeurs :
Ces deux disparitions symbolisent le recul des voix indépendantes face à la montée des intérêts économiques et politiques. Dans le même temps, les menaces s’accumulent : interdiction des arômes envisagée dans plusieurs pays européens, fin possible de la vente en ligne, fiscalité renforcée...
Actuellement, seuls 5 pays de l’UE ne taxent pas encore la vape et seulement 13 n’envisagent pas d’interdire les arômes, selon la Fivape.
Aujourd’hui plus que jamais, le marché de la vape repose sur des équilibres fragiles.
Le marché évolue, mais la mission reste la même : offrir une alternative crédible, responsable et durable au tabac. Pour cela, une vigilance collective s’impose face aux récupérations et aux dérives.
