Dans le contexte du débat européen sur l'interdiction des arômes dans les e-liquides, des chercheurs français s'efforcent de mieux comprendre les effets de ces substances sur la santé. Depuis plus de dix ans, une équipe interdisciplinaire de l'École des Mines de Saint-Étienne, en collaboration avec l'Université Jean-Monnet et le CHU de Saint-Étienne, mène des études pour évaluer la toxicité des produits de vapotage.
Leurs recherches ont mis en évidence que certains arômes, notamment ceux à base de cannelle, peuvent être plus toxiques que d'autres. Ces composés, bien que souvent agréés pour l'ingestion, ne sont pas nécessairement sûrs lorsqu'ils sont inhalés. Les chercheurs ont également souligné que la toxicité d'une cigarette électronique est bien inférieure à celle de la fumée de tabac, mais qu'elle n'est pas pour autant négligeable.
Pour approfondir leurs analyses, l'équipe a développé des dispositifs expérimentaux permettant de simuler l'inhalation de vapeur et d'étudier la distribution des particules dans les poumons. Ces outils visent à identifier les zones d'accumulation des substances potentiellement nocives et à mieux comprendre les mécanismes d'action des différents arômes sur les tissus pulmonaires.
"Bien entendu, ce n'est pas quelque chose de sain, mais ça n'a pas non plus une toxicité très importante."
Jérémie Pourchez, directeur de recherche à l'Ecole des Mines de Saint-Etienne, pour Franceinfo.
Ces travaux sont essentiels pour informer les décideurs politiques et les consommateurs sur les risques associés au vapotage, en particulier concernant l'utilisation d'arômes spécifiques. Ils contribuent également à orienter les futures réglementations en matière de sécurité des produits de vapotage.