Le 31/10/2022

Vape & Société : Pourquoi le Royaume-Uni a 10 ans d'avance sur la France ?

Les vapoteurs qui s’intéressent de près à l’actualité de la cigarette électronique le savent déjà, le Royaume-Uni est un pays très favorable à l’essor de la vape.

Encore une fois, nos voisins d’Outre-Manche s’illustrent en énonçant, publiquement, que la vape est encore et toujours le meilleur des outils pour arrêter le tabac.

C’est l’occasion d’énoncer une autre vérité : nous avons presque 10 ans de retard sur les Anglais en matière de Santé Publique sur le sujet.

Alors pour une fois et sans être royalistes, on peut le dire : God save the King.

londres

Depuis 2015 : nos voisins anglais pionniers sur les questions de santé publique et vapotage

Cette année 2015 a permis sans l’ombre d’un doute de mettre le Royaume-Uni au centre de l’Europe des pays favorables à la vape. En étudiant toutes les ressources scientifiques disponibles, nos voisins anglais avaient déjà créé l’émoi (même si la Presse de l’époque se précipitait plutôt sur tous les accidents d’e-cigarette ou les mystérieux décès de vapoteurs), en déclarant que la vape était 95% moins nocive que le tabac. Un premier pas était franchi. Aujourd’hui, le Royaume-Uni n’a pas mis son pied dans la porte pour la lutte contre le tabagisme, il l’a ouverte avec un grand coup de botte Crockett & Jones.

Depuis, le Royaume-Uni continue sa route et affirme cette idée, année après année.

Et en France, il se passe quoi en 2015 ?

Pendant que les Anglais parlaient de réduire les risques pour la santé, la France se dit que la e-cigarette est un sérieux problème économique pour les bureaux de tabac et que ces derniers devraient diversifier leur activité. Ben voyons.

On parle aussi d’interdire les publicités pour les produits de la vapote, du moins de limiter la propagande, entendez le “vocabulaire marketing” des contenus (comme une fiche produit) qui parlent de e-cigarette.

Deux salles, deux ambiances entre les deux pays, d’autant plus que la ministre de l’époque, Marisol Touraine, s’exprimait à l’époque clairement contre la cigarette électronique.

C’est M. Bourdillon, directeur général de l’INPES (Santé Publique France), qui l’évoquait alors pour le Journal du Vapoteur : “La ministre de la Santé souhaite encadrer la publicité et interdire le vapotage dans les écoles, les transports collectifs, les espaces clos de travail, car il ne faut pas que la e-cigarette devienne le nouveau vecteur de publicités en faveur des produits du tabac.”

Le résultat ? Aujourd’hui, on voit des puffs colorés fleurir dans les magasins non spécialisés et finir dans des mains mineures en France… puis sur le sable des plages ou dans nos fleuves. C’est ce qu’on appelle une politique efficace (ironie)..

2019 : un petit rappel pour les fumeurs

Fin  décembre 2018, la UK Health Security Agency, l’équivalent du système de santé publique du Royaume-Uni, publiait cette vidéo choc. Une petite bombe en fait. On y voit des scientifiques expérimenter et mesurer la différence entre l’inhalation d’une cigarette, d’une e-cigarette ou d’air seul.

Regardez par vous-même, le résultat est juste répugnant. Le poids des mots ne suffit parfois pas malheureusement, mais le choc des images peut vous convaincre de prendre le parti d’arrêter de fumer.

2021 : la vape sur ordonnance au Royaume-Uni

Fortes de plusieurs années d’analyse et d’accompagnement de la vape en tant qu’outil de sevrage du tabac, les autorités anglaise ont décidé de rendre possible l’administration d’une ordonnance pour acheter du matériel de vapotage. C’est un pas énorme franchi dans la reconnaissance de la cigarette électronique comme outil de sevrage.

Pourquoi la France ne s’engage-t-elle pas dans cette voie ?

C’est d’autant plus incompréhensible qu’à cette même époque, le Ministre de la Santé, Olivier Véran, est lui-même vapoteur. La France ne s’avance pas sur le sujet et continue donc d’accumuler du retard. En 2019, le baromètre de Santé Publique France indiquait même que la vape était responsable de l’arrêt du tabac pour plus de 700 000 personnes dans l’hexagone.

Le Professeur Bertrand Dautzenberg (tabacologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris), défenseur de la e-cigarette le disait autrement : “C’est le premier produit utilisé par les Français pour sortir de leur addiction et on le sait, ça fonctionne. D’autant qu’ils ne la fument pas toute leur vie. Vous avez plus d’ex-vapoteurs et d’ex-fumeurs aujourd’hui que de vapoteurs”.

Visiblement, ces données n’étaient encore pas suffisantes pour que nos autorités se décident à accompagner la cigarette électronique comme LE meilleur outil de sevrage.

2022 : un nouveau rapport qui confirme les ambitions de santé publique des Britanniques

Huit ans. Huit années consécutives pendant lesquelles les autorités sanitaires anglaises n’ont cessé de le clamer : la vape est le meilleur outil de sevrage à recommander aux fumeurs. Les universitaires du King’s College London (parmi les 20 meilleures universités au monde) ont donc présenté leur analyse mise à jour sur le sujet. En scrutant toutes les études sérieuses, le “Santé Publique France” des anglais ne peut que continuer de l’affirmer : La vape est bien moins nocive que la cigarette.

=> Le rapport complet pour les anglophones.

Le bilan tient en quelques lignes, évidentes et qui devraient interpeller nos propres dirigeants :

  • Vapoter n’est pas sans risque (notamment pour les personnes qui n’ont jamais fumé)
  • Vapoter ne représente qu’une petite fraction des risques liés au tabagisme (à court ou moyen terme)
  • Des études menées sur plus de 12 mois sont nécessaires pour une analyse des effets de la cigarette électronique à plus long terme
  • Des méthodes normalisées dans de futures études amélioreraient l’interprétation des données.

Et en France, il se passe quoi en 2022 ?

En France, pas de mystère, il ne se passe rien. Le nouveau ministre de la Santé, François Braun, s’est même légèrement mélangé les pinceaux à la radio, en présentant sur RTL de futures, potentielles, hypothétiques taxes sur le tabac et les produits de vapotage. Effroi dans le monde de la vape. Polémique en vue, vite éteinte par le Ministère, obligé de corriger la déclaration à l’emporte-pièce de cet honorable responsable politique…

En fait, il parlait des puffs à priori et pour le coup, on ne peut que soutenir que ces produits mériteraient une vraie réglementation drastique. Bref, il ne se passe rien en France et nos gouvernants n’ont pas l’air d’être très intéressés par le sujet, si ce n’est quand il s’agit d’augmenter le prix de vente du tabac. Et pourtant, les puffs sont bien en train de polluer nos rues, nos eaux, nos sols… et les poumons de jeunes non-fumeurs.

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