Le 02/08/2021

La vape fête ses 16 ans en France : retour sur l'histoire des ecigs

Un peu d’Histoire, ça ne fait pas de mal. Arrivée en France en 2005, la cigarette électronique a donc déjà 16 ans de vie dans l’hexagone. Et si en fait, elle en avait presque 100 de plus ?

C’est l’été, le temps des lectures à l’ombre d’un parasol, le moment idéal pour briller en société. C’est donc l’occasion idéale pour en apprendre un peu plus sur l’histoire de la e-cigarette. Si Charlemagne ou Ragnar Lothbrok n’ont pas connu la vapote, le procédé n’est toutefois pas simplement né comme on le croit, dans les années 2000, en Chine.

On vous dit tout avec un petit retour sur la chronologie des faits. Pour partager un peu de culture vape et pour constater tout de même, l’évolution du monde de la e-cig, de ses échecs à son essor.

1903 : Un “inhalateur tubulaire” français !

Le premier à avoir dégainé l’idée d’une vaporisation est probablement un Français. Cocorico ! Bon, la réduction de l’accoutumance au tabac n’était pas vraiment l’idée première d’Henry Ferré, ce pharmacien qui déposa le brevet d’un inhalateur tubulaire. Cet équipement devait générer de la vapeur blanche “inoffensive”, un simple gadget, jouet ou surprise, qui n’avait aucune vertu à remplacer le tabac, mais assurait tout de même d’être “inoffensif”.

Problème, le mélange de substances chimiques utilisées (acide chlorydrique, solution aqueuse de carbonate d’ammonium et alcool polyatomique) n’invitait pas réellement à la confiance. Le pharmacien français continuera son exploration et présentera même en 1906 un autre modèle, plus inspiré d’un narguilé ou d’une pipe. Aucun ne sera commercialisé.

1927 : Aux USA, une première “machine à vapeur électrique… médicale”

Joseph Robinson sera le suivant dans la chaîne de l’histoire de la vape. Ce dernier enregistre cette année 1927, aux USA, un brevet pour une invention concernant un dispositif de vaporisation, contenant tout simplement des médicaments. La définition du fonctionnement nous rappelle forcément quelque chose : “Une machine qui chauffe électriquement afin de produire des vapeurs pour l’inhalation”.

Il s’agit alors d’une simple idée, farfelue pour l’époque, mais absolument pas liée à la consommation de tabac ou ses alternatives. Joseph Robinson, premier inventeur de l’e-cigarette ? Difficile à approuver puisque le produit n’a jamais été commercialisé comme tel.

Un premier vaporiseur électrique en 1927.
Un premier vaporiseur électrique en 1927.

1963 : l’ébauche d’une première e-cigarette : l’origine probable de la vape d’aujourd’hui !

Cette année 1963, pendant que Johnny Hallyday et Claude François sévissaient dans le Hit Parade, un américain du nom d’Herbert A Gilbert, de l’autre côté de l’Atlantique, dépose un nouveau brevet. Probablement inspiré du premier signé Robinson, le terme est cette fois parfaitement choisie “Smokeless Non-tobacco cigarette” ou “cigarette sans fumée et sans tabac”. On remarque rapidement la forme, sans équivoque, ressemblant aux premiers formats tubulaires de vapoteuses mis en vente par la suite, dans les années 2000.

Pour l’inventeur né en Pennsylvanie, sa réflexion n’évoquait pas la production de vapeur. Son brevet relève que l’air devait simplement être chauffé et qu’une cartouche aromatisée délivre une saveur de tabac… sans nuages. On y était presque, mais son projet ne sera pas non plus commercialisé.

Premier brevet de cigarette électronique 1963 Le premier brevet de "cigarette électronique" en 1963.
Premier brevet de cigarette électronique 1963 Le premier brevet de "cigarette électronique" en 1963.

Pourquoi ce produit n'a pas fonctionné ?

Tout simplement parce qu’à cette époque, le tabac ne souffrait pas d’une image négative, bien au contraire… Et puis la technologie et les moyens de production n’étaient pas au rendez-vous, du moins pas assez pour concurrencer les fabricants de tabac, déjà bien installés. Ce spot publicitaire allemand complètement dingue pour une marque de cigarettes (vidéo ci-dessous) ou les affiches publicitaires des années 60 (ci-dessous) le suggèrent allègrement.

On peut en rire, mais aussi en pleurer.

1980 : Et si… les cigarettiers inventaient une chose pire que le tabac ?

Pendant la période des brushings et des permanentes à outrance, on notera cette sublime idée (ironie quand tu nous tiens) du cigarettier RJ Reynolds et son projet SPA. Le concept ? Une cigarette d’un nouveau genre avec un système de vaporisation obtenu grâce à… du charbon. Quelle bonne idée n’est-ce pas ? Aujourd’hui on en rirait presque, tellement cela semble fou de se dire qu’on allait vapoter du tabac (du vrai tabac) chauffé grâce à du charbon.

Les utilisateurs de chicha ne devraient pas en rire tant que ça, c’est comme ça qu’on utilise toujours les narguilés, en inhalant de bonnes doses de monoxyde de carbone à chaque bouffée.

Par la suite et devant l’échec de sa cigarette “Premier”, RJ Reynolds a quand même tenté un dernier coup, une brillante idée (toujours de l’ironie bien sûr) avec un deuxième modèle amélioré, sobrement appelé “Eclipse” et qui a très bien porté son nom devant le peu de succès (et c’est tant mieux) de ce produit, finalement bien pire que la cigarette elle-même.

2004 : l'odyssée de l'Est passe !

Han Lik, le pharmacien chinois à l’origine de la cigarette électronique telle qu’on la vapote, l’aurait rêvé, une nuit de 2000, entre fièvre et toux, inquiet pour sa santé (c’est un fumeur invétéré). L’illumination serait venue comme un brouillard qui s’avance dans ses songes (selon ses mots). Si la légende prendra auprès de ceux qui aiment les histoires à dormir debout, quatre ans plus tard, en 2004, le premier brevet de cigarette électronique est déposé et immédiatement, l’intérêt est là et des entreprises commencent à produire et travailler ce concept.

Il faut dire que depuis près de 30 ans, les études se sont succédé pour démontrer, sans l’ombre d’un doute, tous les dangers du tabagisme. Grâce à la technologie et aux moyens de production de la Chine, nation très importante dans le secteur de l’électronique (et du tabac), les premières e-cigarettes naissaient alors.

C’est l’apparition des premiers modèles d’e-cigarette que nous avons connu au début de la vape en France. On se rappelle avec le sourire des lacets de silice plongés dans de longs réservoirs, la naissance de marques comme Kangertech ou Vision.

2004, c’est donc le début de la véritable histoire de la vape, celle que l’on connait, celle qui nous détourne du tabac pour de bon ! Les fabricants se sont ensuite multipliés, le matériel a innové à vitesse grand V, les premiers matériels mécaniques ont vu l’électronique arriver, les amateurs de reconstructible ont vu leurs montages se simplifier et les vapoteurs de poche ont découvert les pods… Les lois se sont appliquées et les études qui sont publiées de nos jours vont de plus en plus régulièrement dans le sens de la vape comme outil de sevrage efficace. Enfin, quand ce n’est pas une étude de l’OMS. Mais cette histoire, vous la connaissez déjà !

Bons nuages à vous, chers vapoteurs !

Tony Pantaléon

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